Le concept même d’anima et d’animus est tout aussi vieux que l’univers lui-même qui s’est constitué à partir de ces deux principes : le yin et le yang. La vie elle-même les porte en elle.
C’est Carl Jung qui a démocratisé le concept d’anima et d’animus à travers sa « psychologie des profondeurs » et sa vision androgyne de l’être humain.
L’anima (inconscient) et l’animus (conscience) sont deux réalités psychiques que nous portons tous et toutes en nous. Elles sont deux pôles opposés qui doivent pourtant s’unir si nous voulons vivre la totalité de notre âme, de notre « MOI », notre « SOI ». Non seulement s’unir, mais être en équilibre.
L’anima et animus sont très difficiles à discerner, car ils se présentent dans la vie courante, toujours projetés sur l’entourage et très souvent sur le partenaire du sexe opposé. Selon Carl Jung, dans un couple il y a 4 personnes : l’homme, la femme et leur anima et animus respectifs.
Selon Jung, « tout ce qui est inconscient est projeté »
En astrologie, cela se vérifie dans l’axe des projections : l’axe « maison 1 / maison 7 » qui se réfère au « JE » et au « TU ».
Qu’est-ce que l’animus ?
C’est le pôle de la « conscience » souvent représenté dans les contes de fées par l’archétype du grand esprit qui endosse un rôle positif (animus positif) ou un rôle négatif (animus négatif).
Père, grand-père, roi, prince, serviteur, petit vieux, garçonnet, le chasseur, le guerrier, le vent, les armes, les oiseaux, les nains, magiciens, les chapeaux, les cheveux, sont tous des archétypes du grand esprit
En astrologie, c’est le soleil et mars et mercure qui reflètent cet archétype du grand esprit. « Mars » étant l’animus instinctif et le « soleil » l’animus spirituel conscient. On pourrait brièvement résumer l’animus par :
Cette liste est non exhaustive et peut aussi être symbolisée par le « yang » et le masculin en nous.
Les opinions de l’animus (animus négatif)
Les opinions de l’animus ont très souvent le caractère de convictions solides, qui ne sont pas faciles à ébranler, ou de principes d’allure intouchable, de valeur apparemment infaillible :
En réalité, ces opinions sont toutes faites. Les personnes qui les émettent n'ont même pas l’idée de les soumettre à la possibilité d’un simple doute. Elles les héritent souvent d’une figure d’autorité (père, société, formateur, supériorité intérieure ou tout substitut). Elles ne veulent plus ou hésitent à se laisser surprendre par tout ce qui « est» potentiellement accessible, mais invisible à leurs yeux à un instant T.
Les personnes possédées par l’animus parlent souvent très bien des choses « qu’elles n’ont pas vécues ». Elles « ont lu que », « entendu dire que », « appris que»,etc.
Projections de l’animus
La femme non consciente de son propre animus projette souvent son animus sur des hommes qui savent tout, qui comprennent tout ; des hommes disposant de grands charmes rhétoriques, adeptes des terminologies pompeuses, mais aussi des hommes dotés de pouvoirs ou de capacités d’action qu’elle pense ne pas avoir. Ce faisant, elle confond :
Cherchant le pôle positif, tant qu’elle n’a pas intégré son propre animus, la femme non consciente de son propre animus rencontre souvent son ombre chez l’autre : l’animus négatif. Je vous laisse deviner le genre d’expériences qu’elle peut avoir avec ce type de partenaires.
L’inverse existe également : un homme peut projeter son anima sur une femme possédée par son animus.
Une personne possédée par son propre animus et possédant donc un anima faible peut :
Ce faisant, elle ne laisse aucune place à l’anima ou si peu. Elle qui crée la vie, transporte la vie, crée le lien, crée l’amour. Une personne possédée par l’animus se sent mal à l’aise avec une personne « anima ». L’homme ou la femme qui fait lien avec son anima accueille l’émotionnel, la spontanéité, laisse les portes et les fenêtres ouvertes, ce qui donne l’impression à l’homme ou la femme animus que celle-ci divague sans raison apparente.
Confrontation avec l’animus
Pour l’homme comme pour la femme, chacun doit analyser ses opinions (et celles des autres) d’un œil critique, non pour les refouler, mais pour les étudier.
Chacun doit développer un pouvoir en soi et apprendre à ne pas déléguer sa capacité d’action et de décision à quelqu’un d’autre.
Chacun doit mener sa propre quête de sens et non la dévouer à quelqu’un d’autre.
Chacun doit comprendre que ce qui fait sens pour l’un ne fait pas sens pour l’autre.
Chacun doit accepter, et accueillir le « sens » des autres
L’animus positif
Un animus positif met du sens là où il n’y en a pas. Il permet de s’exprimer dans le respect de l’autre. Il permet de construire son propre système de pensées. Il permet de mettre du sens dans l’action, du sens dans l’amour. Il permet de se définir un destin par rapport à ses propres besoins de croissance. L'animus positif met de la spiritualité là où il n’y a que des pulsions aveugles.
Ces décisions ont du sens pour lui et n’entravent pas la liberté et la croissance d’autrui
L’Anima
C’est le pôle de « l’inconscience », souvent représenté dans les contes de fées par l’archétype de la grande mère, qu’elle endosse un rôle positif (anima positive) ou un rôle négatif (anima négative).
Mère, grand-mère, GRANDE Mère, petite vieille, fillette, fée, reine, sorcière, marâtre, la fileuse, la princesse, les animaux, la nature, les plantes, les arbres, les réceptacles : sont tous des archétypes liés à la grande mère.
En astrologie, c’est la lune et Vénus qui reflètent cet archétype de la grande mère et ses sous-archétypes. On pourrait brièvement résumer l’anima par :
Cette liste est non exhaustive et peut aussi être symbolisée par le « yin » et le féminin en nous. D’autant que dans un thème astral, les deux se mélangent ; l’anima vient colorer l’animus et vice versa. Tout comme dans la psychologie des profondeurs de Carl Jung, discerner l’anima et l’animus n’est pas tâche aisée.
L’Anima, élément féminin en chaque homme
En chaque homme existe un pôle féminin : c’est l’anima.
Cet aspect féminin se rapporte à sa façon de se relier aux autres et notamment aux femmes. L’anima se rapporte :
Cette anima est pour une part construite à partir de sa propre mère biologique et pour une autre part construite par « l’image de la femme » dans la société.
L’Anima, élément féminin en chaque femme
Cet aspect féminin, plus facile à vivre pour une femme, se rapporte aux instincts maternels, mais aussi à sa façon de se relier, de désirer, de protéger la vie, de créer la vie, de créer, d’imaginer, de renouveler, d’accueillir le renouveau, de ressentir, de fusionner.
Projections de l’anima
L’homme non conscient de son propre anima projette souvent son anima sur une femme ou des femmes qui étouffent, qui surprotègent, des capricieuses disposant de grands charmes sensuels, des dévoreuses, des adeptes du « donne-moi tout, j’y ai droit», mais qui ne font rien. Il lui arrive aussi de projeter son anima sur des femmes dotées de capacités relationnelles ou de séduction qu’il pense ne pas avoir. Ce faisant, il confond :
Cherchant le pôle positif, tant qu’il n’a pas intégré son propre anima, il rencontre souvent son ombre chez l’autre : l’anima négative. Je vous laisse deviner le type d’expériences qu’il peut avoir avec ce genre de partenaires.
L’inverse existe également : une femme peut projeter son animus sur un homme possédé par son anima.
Une personne possédée par son propre anima et possédant donc un animus faible peut :
Ce faisant elle ne laisse aucune place à l’animus ou si peu, qui lui, crée le sens lié aux expériences et la faculté de les transmettre.
Confrontation avec l’Anima
L’inconscient nous influence d’autant plus puissamment qu’il est « inconscient ». Chacun a l’aptitude de pouvoir converser avec lui-même.
Chaque fois qu’un être se trouve plongé dans un dilemme angoissant, il s’adresse à lui-même la question : « Que dois je faire ? » ; et il se donne même parfois la réponse.
Pour l’homme comme pour la femme, se confronter avec l’anima c’est se relier à soi-même puis se relier aux autres. C’est aller en soi chercher la réponse. C’est se protéger soi et donc protéger les autres. C’est se nourrir soi et nourrir les autres. C’est s’aimer soi et donc aimer les autres. C’est se relier à ses émotions et donc accepter celles des autres.
L’anima positive
Une anima positive met de la relation là où il n’y en a pas. Elle met de la vie là où il n’y en a pas. Elle met de l’amour et des émotions là où il n’y en a pas. Elle protège des dangers et elle est secourable. Elle nous permet d’accéder à nos contenus inconscients. Elle est créative. Elle offre un lien avec l’invisible. Elle capte le sens des choses. Elle renouvelle la vie. Elle met lien et souplesse là où il n’y a que rigidité et sécheresse.
Le « SOI » et la « totalité »
La plupart des comportements névrotiques ou porteurs de souffrance sont dus à un déséquilibre entre les deux pôles. Carl Jung appelle cela « être possédé par son animus » ou « être possédé par son anima ». L’un des deux pôles grignote l’autre.
Carl Jung suggère de plonger dans son inconscient (en étant vigilant) afin de remonter à la conscience les contenus inconscients. C’est souvent ce qui est méconnu, refoulé qui est dangereux. Méconnaître ses ennemis intérieurs c’est multiplier par cent le risque de se faire dévorer par eux.
Qui ne voit pas, ne se méfie pas
Carl Jung propose aussi des exercices inverses. Par la visualisation créatrice, envoyer des contenus conscients dans l’inconscient afin de modifier en douceur ce qui est déséquilibré.
Le « SOI » est comme un arbre, pour croître, il a besoin de plonger ses racines profondément dans la terre mère (le ressenti, les instincts, le corps) et d'élever ses branches pour aller chercher la lumière du père esprit (le sens, la conscience, la raison).
L’esprit, la raison, l’intellect, la conscience sont nés de la nature (la grande mère, l’inconscience, le corps, les émotions, les sentiments) qui a besoin du savoir de l’esprit. Nous avons besoin de saisir le sens (esprit) de nos expériences (nature, ancrage dans la réalité). Mais nous avons aussi besoin que le sens, l’esprit (parfois trop étroit) s’enrichisse de notre intériorité. Sans cela il devient intellectualisme et rationalisme.
L’esprit, la conscience, sans la relation n’est rien. Elle n’est qu’arrogance et suffisance.
À l’inverse qui se noie dans l’océan (son intériorité) ne peut ramener les perles à la surface (la conscience).
La relation sans le sens n’est rien non plus, car de ce fait, on se prive de sa propre individualité, on se prive de sa propre croissance et on navigue à vue sans but précis.
